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La durabilité des œuvres utilisant des dispositifs fonctionnant en temps réel est mise à mal à cause de l’obsolescence rapide des programmes informatiques. Face à ce problème, quelques initiatives existent comme le Pure Data Repository qui met à disposition des œuvres emblématiques réécrites avec des outils informatiques relativement pérennes, car situés dans le domaine Open Source. Des projets internationaux, tels que le projet ANR CASPAR, ont apporté l’expertise des archivistes de données numériques, cherchant à appliquer les préconisations de l’OAIS dans les domaines de la musique. Ils permettent de pérenniser les formats de fichiers, documenter les dispositifs technologiques, développer une organologie des instruments électroniques, assurer la jouabilité de l’instrument de musique électronique et conserver des documents audio et vidéo de représentations publiques. Les projets Gamelan ou ReKall ont permis le développement d'outils pour documenter la genèse des œuvres. Les environnements MUSTICA puis Sidney développés à l’Ircam ont quant à eux mis l’accent sur un archivage tourné vers la possibilité de continuer à jouer des œuvres.

L’objectif de ce projet est d’aller plus loin, en bénéficiant des connaissances, voire des outils développés dans ces projets antérieurs, et mettra à disposition du public et des professionnels une base de données collaborative, Open Source, permettant et garantissant l’authenticité et la pérennité du répertoire musical utilisant des technologies numériques quelles qu'elles soient.

L'objectif du projet est le développement d’une application en ligne permettant la documentation, la diffusion et la préservation de répertoires d’œuvres musicales utilsant des moyens electroacoustiques et numériques.

L’environnement logiciel Antony est destiné à être une plateforme collaborative à destination des organisations culturelles et des créateurs et proposera d’une part une interface d’édition de métadonnées documentant des œuvres musicales numériques selon un modèle de données dédié et, d’autre part, un système de dépôt pour héberger, versionner et partager les contenus numériques définissant ces œuvres. Le système permettra ainsi d’améliorer la pérennisation, la recherche et la diffusion du répertoire de la musique utilisant des technologies numériques tout en simplifiant les modes de partage et de réutilisation tracée et versionnée des contenus entre les utilisateurs. Ce projet nécessite le développement d’une application Web de gestion de cette base de données de documentations et du dépôt numérique des programmes d’informatique musicale associés aux œuvres.

Vu le programme n° 224 « Soutien aux politiques du ministère de la culture » de la Mission Culture ;
Vu la stratégie numérique en faveur des politiques culturelles du ministère de la Culture ;
Vu le plan de transformation numérique 2023-2025 du ministère de la Culture ;
Vu le règlement de l’appel à projets 2024 « Fonds d’accompagnement à la transformation numérique et à la cybersécurité des établissements du ministère de la Culture » ;
Vu la demande de subvention du CONSERVATOIRE NATIONAL SUPERIEUR DE MUSIQUE ET DE DANSE DE PARIS déposée le 5 septembre 2024 dans le cadre de l’édition 2024 de l’appel à projets « Fonds d’accompagnement à la transformation numérique et à la cybersécurité des établissements du ministère de la Culture », publié par le ministère de la Culture ;

Le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris est porteur de l’appel à projet FTNC du service numérique du Ministère de la Culture pour le développement d’Antony.

L’expérimentation et la création musicales se sont, depuis la seconde moitié du XXe siècle, largement appuyées sur le développement des technologies numériques. Un corpus de milliers d'œuvres mixtes, utilisant des techniques et des technologies extrêmement diverses, a depuis été constitué. Les acquis de cette révolution qui touche aux supports de la création musicale, certainement la plus significative depuis l’invention de l’imprimerie, n’ont toutefois pas, contrairement aux fruits de l’invention de Gutenberg, la garantie d’être pérennes.

Intrinsèquement liée à la durée de vie de logiciels en perpétuelle évolution et de langages de programmation non-interopérables, la sauvegarde d’une œuvre mixte ne dépend que de la capacité de rares personnes, réalisateurs en informatique musicale ou compositeurs, à mettre à jour les patchs, au gré de la reprise d’une œuvre - conditionnant ainsi la pérennité d’une œuvre à son interprétation. À ces difficultés inhérentes aux formats des œuvres utilisant des technologies numériques s’ajoute une problématique de conservation et de diffusion : à l’exception de la base de données Sidney, archive numérique des œuvres mixtes créées à l’IRCAM, aucune initiative institutionnelle pérenne n’a permis d’organiser systématiquement la conservation des patchs tant pour leur sauvegarde que pour leur mise à disposition des artistes et des chercheurs.

En réponse au risque important qui pèse sur un pan entier du patrimoine musical des dernières décennies est né le projet Antony. C’est une application Web permettant à la fois la sauvegarde, la documentation, le versionnage et la mise à disposition des composantes électroniques d'œuvres musicales utilisant des technologies numériques.
Un prototype a été réalisé en 2021. Une instance tourne actuellement sur un serveur virtuel privé OVH. Le code est accessible sur gitlab https://gitlab.com/antony49/antony. Il servira de point de départ au projet décrit ici.

Il est constitué :

le tout conteneurisé (via Docker, orchestré par Docker Compose pour le moment)

Ce projet s’inscrit dans un environnement culturel et professionnel grâce au soutien des institutions culturelles telles que la DGCA (Direction générale de la création artistique) du Ministère de la culture, la Sacem, la MMC (Maison de la musique contemporaine), la BNF ainsi qu’aux partenariats de l’Ircam et de l’ensemble des CNCM (Centres nationaux de création musicale) et du monde universitaire avec l’Université Paris 8 et l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne. Le projet fait partie du Consortium Humanum des humanités numériques, Musica2.