Pour adoucir le cours du temps (2005)
Notice:
"J'écris pour moi-même, pour quelques amis, et pour adoucir le cours du temps."
(José-Luis Borges)
C'est une pièce où il est beaucoup question de temps, du temps qui passe, du temps qui s'impose, du temps qui revient, du temps que notre conscience manipule. Il y est aussi question de cette frontière invisible entre ce qu'on nomme, improprement, "bruit" et ce qu'on nomme "son musical".
Plusieurs catégories d'objets musicaux vont et viennent, se transforment, s'entrelacent: une énorme aspiration (colorée de la résonance filtrée d'un gong) - les résonances colorées du même gong - un contour mélodique microtonal - une mélodie d'accords (ou de timbres, c'est comme on veut, ou comme on l'entend) - divers sons bruités, soufflés, granuleux, mais harmonisés de l'intérieur - une cloche à vache alpine, comme le tic-tac irrégulier d'une horloge relativiste.
Sous-jacents: une lente dérive spectrale vers des couleurs de plus en plus sombres et compressées - la succession de 31 sections, de plus en plus courtes et actives, jusqu'à une "cadence" électronique centrale, puis de plus en plus longues, jusqu'à la conclusion.
Les "bruits" (souffles, granulations, résonances métalliques) sont domestiqués, accordés sur les harmonies instrumentales, grâce une technique particulière de manipulation des partiels des sons. C'est ainsi que le gong devient harmonie, ou que les cloches à vache virtuelles sont sans cesse variées et influencées par le contexte musical.
Les sons de synthèse sont déclenchés à partir d'un clavier MIDI situé sur scène - ils sont mixés et projetés dans l'espace, en temps réel, à l'aide du logiciel Holophon du GMEM.
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