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Université Jean-Monnet Saint-Étienne /// Formation mutualisée Musicologie / Arts plastiques


Projet Theorema : Œuvre pour vielle à roue, percussions et objets connectés

 

Theorema signifie en grec « ce qu’on peut contempler, objet d’étude ou de contemplation ». L’oeuvre est une invitation à observer le temps qui passe, temps incarné par le mouvement mécanique d’un ensemble d’objets automatisés formant une complexe et vivante « boîte à musique » dont le comportement est coordonné au mouvement circulaire de la vielle à roue, élément central du dispositif.

Les systèmes automatiques occupent un espace de plus en plus important dans la création musicale intégrant l’outil numérique. Or, il existe une filiation commune à l’ordinateur, les instruments mécaniques et l’horlogerie. Theorema est un hommage à ce que la musique et les nouvelles technologies doivent à cette histoire, et plus particulièrement aux merveilleux ouvrages des maitres horlogers du XVIIIe siècle.

Le dispositif scénique sera constitué d’un ensemble d’objets sonores automatisés. Le comportement de tous ces objets dépend de la partition écrite pour la vielle, composée de « chants » fragmentés, silencieux, souvent à la limite de l’audible ou du reconnaissable, des ombres évocatrices émergeant du mouvement continu et varié de la manivelle. Sur la roue est posée un capteur de mouvement qui envoie les informations à l’ordinateur, lequel commande l’ensemble des objets. La vielle agit ainsi comme l’élément central des engrenages d’un mécanisme d’horlogerie.

Une partie des objets se réfère directement à cette histoire commune des instruments mécaniques et de la mesure du temps : boîtes à musique, sabliers, clepsydres, carillons, métronomes, pendules, etc. Une autre partie est constitué d’objets inspirés par la vielle elle-même, lui faisant écho : des archets frottant sur divers objets, des cordes frottées ou pincées, des roues ou mouvements circulaires (de vélo, de crécelle, de tourne-disque)… D’autres objets, principalement des résonateurs (membranes de tambours, tam-tams), viendront compléter l’ensemble.

L’écoulement du temps, sa vitesse, mesurés par les automates, dépendent du jeu de la vielliste (Laurence Bourdin). A des moments précis de cet écoulement intervient un personnage, l’« horloger » (Roméo Monteiro), dont l’action semble tantôt structurée par le mouvement des objets, tantôt vient perturber ce mouvement, modifiant le dispositif.

La forme de l’ensemble peut être ainsi rapprochée d’une suite de pièces musicales de durée variable, des moments musicaux émergeant comme des ombres et dépendant de la métrique d’une machinerie, d’une étrange boîte à musique, qui elle-même évolue dans sa temporalité et ses différentes configurations, et s’offre à la contemplation.

EQUIPE ARTISTIQUE:

Composition, conception : Vincent-Raphaël Carinola
Conception, objets, performer : Roméo Monteiro
Vielle à roue : Laurence Bourdin
Création Lumière : Stéphanie Gouzil

Vincent-Raphaël Carinola

Il écrit des oeuvres pour des formations instrumentales très diverses, avec ou sans dispositif électroacoustique, des oeuvres acousmatiques, pour la scène, des installations, etc. Présentées dans des nombreux festivals, elles ont bénéficié de commandes de différents organismes. À travers ses pièces il explore les possibilités générées par l'effet de “torsion et distorsion” harmonique (Tourmaline, Ohr(fee), Sens Interdit), la spatialisation du son (Cielo Vivo, Historia), la relation du geste instrumental aux dispositifs de diffusion (Devant la loi, Constructio ad sensum), l’intégration de l’image et de la scénographie dans le processus d’écriture (Neige, Typhon), les dispositifs interactifs (Toucher), la musique en réseau (Flux æterna)... Une partie très importante de ses oeuvres pour instrument s’est faite dans une étroite complicité avec des amis musiciens très engagés : Jérémie Siot, Eric Porche, Trio de Bubar, Anne Mercier, Nathalie Cornevin, Cédric Jullion, Sylvain Blassel, Fabrice Jünger, Frédérique Cambreling, l’Ensemble XXI.n, Zone(s) de Combat… Il est actuellement professeur à l’École Supérieure de Musique Bourgogne-Franche-Comté et participe aux activités de recherche du Centre Interdisciplinaire d'Etudes et de Recherches sur l'Expression Contemporaine (CIEREC) de Université de Saint-Etienne. Vit et travaille à Lyon et à Dijon.

Laurence Bourdin

C’est en Dordogne à l’âge de douze ans qu’elle découvre la vielle à roue et se forme auprès de plusieurs maitres (dont Valentin Clastrier et Pascal Lefeuvre). A la fin des années 90, elle intègre le Viellistic Orchestra avec lequel elle interprète les répertoires de musiques anciennes et contemporaines, puis la Cie Montanaro (« nouvelles musiques traditionnelles » et improvisation), en participant à une dizaine de créations interculturelles au Japon, en Colombie, Palestine, Maroc, Hongrie.... Passionnée par la composition et la pédagogie, elle participe en 2006 à la création de la Cie Grain de Son, pour promouvoir la vielle à roue électroacoustique et la création musicale d’aujourd’hui. Elle y crée et écrit la musique de plusieurs spectacles pluri-artistiques : Écorce de Montagne, Résonances, Endicha de Liuresa, Quatuor Hurdy Pop.... Après ses études de composition électroacoustique au CRR de Saint-Etienne (classe de Diego Losa), sa pratique musicale s’oriente vers la recherche sonore et la musique mixte (duo Hurdy Vox). Comme compositrice ou interprète, elle recherche les croisements artistiques et esthétiques, et pratique avec autant de plaisir la musique écrite que l’improvisation dans divers collectifs : l’ARFI (Tableau-Concert & DVD A la Vie la Mort), la Cie Koubi (Ménagerie), le collectif Tempéraments (Résidence OARA et livre-DVD). Elle rejoint le réseau Futurs Composés en 2017. Pour son dernier solo Hurdy Gurdy # Myst elle passe commande à cinq compositeurs : Pascale Jakubowski, Christophe Havel, PA Jaffrennou, Xavier Garcia et JM Bossini ; le CD reçoit le soutien de Musique Française d’Aujourd’hui.

Roméo Monteiro

Musicien aux multiples casquettes, il étudie les percussions et la composition au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon. Abordant conjointement l’interprétation, l’improvisation, la composition, le software et le hardware design, il se distingue avant tout comme expérimentateur insatiable. Il compose notamment pour divers ensembles tels que Ü en Estonie, Aashti et le Taipei Chinese Orchestra à Taiwan, le collectif Spat’Sonore en France, pour la danse, le théâtre et des courts métrages d’animation. Au-delà du champ des musiques contemporaines et expérimentales, il s’intéresse aux musiques traditionnelles et plus particulièrement celles d’Inde du Sud, où il voyage régulièrement depuis 2004. Ces multiples expériences l’amènent à développer un jeu personnel au sein des ensembles Trio de Bubar, le collectif Spat’Sonore (collectif de musiciens qui pratiquent la lutherie expérimentale afin de spatialiser le son) ou l’Ensemble Orchestral Contemporain. Il se produit régulièrement à l’étranger, en Europe, en Amérique ou en Asie, et enregistre pour divers labels discographiques (En jeux, Neos-music, Naïve, Sismal Records, Pueblo Nuevo, Aeon, Urborigène).

Stéphanie Gouzil

Stéphanie Gouzil a travaillé durant plusieurs années avec le Grame de Lyon sur la mise en oeuvre des productions de la Biennale Musiques en scène en régie générale lumière, et avec différents artistes et compositeurs en création lumière tels que Denys Vinzant, Bosch & Simons, Vincent Carinola, Pierre Alain Jaffrenou…. Elle intervient aussi dans le monde de la danse avec des collaborations Franco /Mongole de Killina Crémona, ou encore avec la Cie de danse contemporaine La Llecor de Luis Gomez, ou bien Sumako Koseki. Elle se distingue aussi dans le domaine du spectacle destiné au jeune public en régie générale lumière sur le festival international « Au bonheur des mômes » du Grand Bornand depuis 30 ans, et de ce fait s’associe au travail de différentes compagnies (Sylvie Santi, Cie la Gueudaine…). Elle complète son registre en régie lumière de tournée avec les spectacles tréteaux du CDN de Savoie, avec les spectacles de la Cie Charlie Brozzoni, et dernièrement avec la Cie Nasser Djemaï.