infernalmachine

Des outils avancés pour la musique spectrale avec des bibliothèques de CMAO spécialisées dans Open-Music

Advanced tools for writing spectral music with specialized CAMC (Computer Aided Music Composition)

Allégories (1989)

 

6 instruments et dispositif de synthèse : fl(picc)/cl/cor/vl/vlc/perc/clavier MIDI et synth TX816 Yamaha ou ordinateur Macintosh (version 2000)

Notice

Allégories confronte le monde instrumental aux sons de synthèse. Plutôt qu'une bande magnétique, qui oblige à une synchronisation rigide, Allégories utilise un système assez simple de synthèse en temps réel. Les événements synthétiques, parfois très complexes, sont déclenchés par un musicien au moyen d'un clavier de synthétiseur relié à l'ordinateur. Ainsi, c'est la partie synthétique qui suit le chef d'orchestre, et non l'inverse.
Généralement, les sons synthétiques doivent se fondre dans les instruments, les compléter, les prolonger, les annoncer, en transformer le timbre. A quelques rares moments, on les entend de façon plus individuelle, comme une sorte de contrepoint ou plutôt de base de l'édifice sonore. Le plus souvent, ils sont fabriqués par "synthèse additive" (technique consistant à agglomérer des composantes simples, sinusoïdales, pour obtenir des sons complexes).
Le projet d'Allégories est également de rechercher une grande souplesse, une grande mobilité, dans le déroulement formel. La notion de "processus" (changement progressif d'un état sonore à un autre état) est ainsi élargie: tout événement sonore peut être considéré comme un processus. On peut comprimer les processus jusqu'à les faire devenir geste ou son, ou créer des processus gouvernant des progressions de processus... recréant ainsi un véritable discours musical, évitant cependant qu'il ne soit basé, comme dans le passé, sur les notions de développement thématique ou cellulaire. Parfois, les processus sont à peine esquissés, résumés, accélérés, symbolisés, la musique fonctionnant alors comme allégorie du processus sous-jacent. Le temps, enfin, ne se déroule pas de façon linéaire, mais plutôt comme une spirale où la substance musicale tend à revenir perpétuellement sur elle-même, cependant sous des formes constamment changées par ces jeux de processus. La pièce est ainsi presque entièrement contenue dans les "appels" initiaux.
Tristan Murail

Orchestre
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desintegrations